Les retraites, un dossier précieux et épineux...

Publié le par Paradoxe Citoyen

Eric-Woerth.jpgDepuis plusieurs semaines, le gouvernement se penche sur l'épineux dossier des retraites, un dossier où sa marge de manoeuvre est très réduite étant donné l'extrême importance pour chaque français d'un tel débat. Eric Woerth, actuel ministre du Travail, souhaite repousser l'âge légal de départ à la retraite, (60 ans), l'âge auquel il est possible de bénéficier automatiquement d'une pension à taux plein (65 ans aujourd'hui) et également la durée de cotisation nécessaire à une retraite à taux plein (41 annuités en 2012). Ces différents axes de réflexion concernant le système français des retraites visent à dégager de nouvelles recettes à hauteur de 3 à 4 milliards d'euros. Si la position du gouvernement semble déjà arrêtée sur le fond, la forme fait beaucoup parler.

 

Il semble évident qu'une réforme prochaine des retraites est nécessaire, étant donné les mutations de plus en plus rapides et marquées de notre société. Néanmoins, le risque est qu'elle soit une nouvelle fois insuffisante pour contrer l'explosion du nombre de retraités, puisqu'il y a actuellement 200 000 retraités en plus par an, du fait de l'augmentation de la durée de vie et de l'arrivée des personnes nés lors du baby-boom post-Seconde Guerre Mondiale à l'âge de la retraite. Parallèlement au projet d'allonger le nombre d'années de cotisation que le gouvernement aimerait voir atteindre 42 ans et un trimestre en 2030 et au souhait de reculer l'âge légal de la retraite (on parle de 62, 63 ans voire 65), Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi a confirmé vouloir relever le taux d'emploi des seniors.

Dans une interview donnée au Parisien et publiée le 1er juin, il déclare que "les séniors coûtent trop chers" et qu'il est temps de se pencher sur le taux d'emploi des 50-64 ans en France qui est l'un des plus bas d'Europe (environ 53 % actuellement). Pour cela, le secrétaire d'Etat évoque la possibilté de mettre en place une exonération de charges pour les entreprises embauchant et employant des seniors. Afin de ne pas obliger les entreprises à choisir un personnel plus âgé mais moins coûteux plutôt que que des salariés jeunes mais plus onéreux, Wauquiez souhaite par ailleurs que les seniors employés forment des jeunes afin qu'aucune des deux catégories d'âge ne soit défavorisée par ce système. Si ces propositions montrent une volonté indéniable du gouvernement de ne pas trop heurter les jeunes arrivant sur le marché du travail, il est évident que les entreprises ne vont pas se tourner vers une formation ou une embauche coûteuse à l'heure où l'économie française est en berne. Ces différents projets de réforme des retraites ne vont clairement pas aider des jeunes déjà désoeuvrés face aux réticences des entreprises à recruter en période de crise et vont peut-être contribuer à faire encore enfler un taux de chômage des 18-25 ans déjà très conséquent.

Un autre argument semble mettre en doute ces projets de recul de l'âge de départ en retraite, à savoir que les plans sociaux sont de plus en plus nombreux, touchant beaucoup de quinquagénaires, qui ont déjà beaucoup de mal à atteindre l'âge actuel légal actuel de départ.

Par ailleurs, l'opinion publique semble assez réticente à l'idée d'un rallongement de l'âge l'égal de la retraite. Selon le baromètre BVA pour France Info, Absoluce et Les Echos de la fin du mois de mai, 53 % des français pensent que le recul de l'âge légal de la retraite n'est pas nécessaire dan snotre système des retraites. Ce chiffre n'est pas étonnant étant donné que bon nombre de français ont le sentiment que ce sont ceux qui ont souffer de la crise qui vont devoir payer pour qu'elle prenne fin. C'est pour cette raison qu'ils souhaiteraient prendre part concrètement au débat, comme le montre le sondage CSA réalisé pour "l'Humanité Dimanche" qui nous apprend que 66% des français souhaiteraient un référendum sur cette question essentielle des pensions.

Etant conscient de l'importance capitale que revêt ce débat, le Parti Socialiste a proposé lui aussi quelques pistes concernant cette réforme. Le PS ne souhaite pas toucher aux âges de départ et à la durée de cotisation, mais plutôt s'attaquer aux revenus du capital avec une hausse de la CSG sur ces revenus et une augmentation de 15 % de l'IS payée par les banques. Ceci permettrait théoriquement de dégager immédiatement 3 milliards d'euros qui iraient directement au fonds de réserve des retraites créé en 1999 par Lionel Jospin pour pérenniser le système par répartition. Sur le long-terme, le PS propose également  la taxation d'autres revenus du capital tels que les stock-options, afin de dégager 19 milliards d'€ dès 2010, puis 25 milliards en 2025. Ce qui, toujours théoriquement, permettrait l'équilibre du système vers 2025, un système qui nécessiterait 45 milliards d'€ à ce moment-là.

Ces propositions s'orientent évidemment vers une façon totalement différente d'appréhender le problème des retraites, la gauche préférant mettre l'accent sur la justice sociale plutôt que remettre en cause le système déjà en place. Ces deux projets seront en tout cas l'un des points centraux par la course à la présidentielle 2012 qui semble déjà avoir commencé.

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
<br /> <br /> Baaa vivement 2012 alors!!! ^^<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre